En randonnée-flore au Sarrat de Bon, attention à cette très belle empoisonneuse.

On rencontrera une très belle station de parisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia L.) (plusieurs dizaines de pieds) si on fait la randonnée du vieux chemin du Sarrat de Bon , entre Bigorre et Payolle, décrite en détail sur cette autre page,

Malgré son nom, certains specimens ont 5 ou 6 feuilles.

Elle est également appelée Raisin de renard; Herbe de Pâris; Morelle à quatre feuilles,mais aussi Étrangle loup; car ses baies et ses racines sont toxiques; elles ont pu servir pour empoisonner les renards ou les loups.

Elle a changé plusieurs fois de nom, passant de Uva lapina, Uva vulpina, Solanum tetraphyllum, Aconitum pardalianches, à Herba paris (en 1554), pour finir par être nommée Paris quadrifolia par Linné (en 1753).
Et tout récemment passée de la famille des liliacées à la famille des Melanthiacées.

Son caractère toxique est aujourd'hui parfaitement établi, et seule l'homéopathie l'utilise de nos jours pour soigner migraines, névralgies,douleurs de la nuque, de l'orbite oculaire, mais il n'en a pas toujours été ainsi.

parisette à quatre feuilles
parisette à quatre feuilles
mathiole parisette
l'expérience de contre poison avec la parisette dans "stirpium adversaria"

Voici les effets nocifs que produit la plante selon F.J Cazin dans "Plantes médicinales indigènes..." publié en 1868 (3ème édition).

1-la parisette m'a paru agir non comme un poison narcotique, mais comme un poison cardiaque.
2-l'effet primitif est une légère accélération des mouvements du coeur;le secondaire est une diminution dans le nombre et la force, sans changement dans le rhythme des pulsations, qui, par suite de la paralysie de l'organe central de la circulation, finissent par ne plus être perçues.
3- outre ces Phénomènes, nous avons observé sur nous-même et sur des malades par l'administration à l'intérieur de l'extrait de parisette, une tendance au sommeil, des vertiges, des tintements d'oreille, un grand sentiment d'angoisse précordiale, de la céphalalgie, des nausées et un sentiment de faiblesse marqué, accompagné d'engourdissement général, quelques troubles passagers de la vue.

Mais il cite aussi des expériences antérieures qui témoignent de résultats dans la guérison de la démence, et de son efficacité comme contre-poison lors d'une expérience sur deux chiens empoisonnés au mercure et à l'arsenic, expérience décrite par Mathiole dans stirpium adversaria publié en 1571, dont un extrait est montré ci dessus.
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