Au printemps, les orchis sont parfois abondants sur les talus de nos routes et de nos fossés. Le nom actuel du genre orchis vient d'un mot grec qui évoque la virilité, et fait référence aux deux tubercules des racines. Au 16ème siècle les noms donnés pat Mathiole dans sa traduction de Dioscoride sont très imagés "testiculus canis" et en français dans le texte "couillon de chien" .
Ces bulbes sont comestibles ; "Tous les orchis d'Europe (...) peuvent remplacer le salep de Perse" déclare Cazi et il décrit le mode opératoire qui permet d'obtenir "une farine aussi blanche et aussi pure que le salep que l'on fait venir à grands frais de Perse. "
"Cet aliment, adoucissant et restaurant, convient dans les irritations de poitrine,la phtisie, l'hémoptysie, la fièvre heetique, le marasme, l'épuisement produit par l'abus des plaisirs vénériens, par de grands travaux, par une diète prolongèe, dans la convalescence, l'irritalion des voies digestivcs, l'extrême susceptibilité de l'estomac, la nèphrite, la cystite, etc., la diarrhée et la dysenterie chroniques, etc. " [1]
Les deux pseudo-tubercules contiennent les réserves de nourriture pour la plante; l'un est plein tandis que l'autre est frippé et semble sec. Cette différence n'avait pas échappé aux anciens.
" La racine de couillon qui est pleine de jus, principalement celle du couillon de bouc mangée,ou cuite avec lait de chêvre et bue, donne appétit au jeu d'amour (...)la racine flétrie, est de vertu contraire, & ôte l'appétit du jeu d'amour"[2]
Dans le même ouvrage une autre croyance est exprimée: "On trouve aussi par écrit que si les hommes mangent la plus pleine & plus grosse racine de ces herbes (...), qu'ils engendrent des fils & que si les femmes mangent la moindre & flétrie, qu'elles engendrent des filles."; ces mêms croyances sont déja exprimées par Theophraste (372 avant JC,288?).
Pour certains auteurs plus récents "L'orchis mâle, au point de vue médical, est sans intérêt;"[3] alors que d'autres, même au 20ème siècle, recommandent une infusion de la racine contre l'impuissance.[4]
Si vous faites la randonnée flore et panoramas près de Adé (Hautes Pyrénées) décrite sur cette autre page , vous pourrez observer, en chemin une flore variée dont l'orchis mâle aux mille vertus (supposées), et arrivés au sommet de la colline :la chaîne des Pyrénées.
[1] Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes F.J. Cazin 1868
[2] Histoire des plantes, en laquelle est contenue la description entière des (...) Traduit par Charles de l'Escluse. 1557.
[3]Nouvelle botanique médicale Marcellin.Auguste.Alexandre Mareschal 1880 .
[4]Secrets et vertus des plantes médicinales Sélection du Reader's digest 1977.